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Mieux informer les travailleurs de la santé sur les risques encourus

Un nombre important de travailleurs de santé ne se présenteraient pas au travail à la troisième semaine d'une pandémie sévère de grippe, en raison d'une mauvaise perception des risques auxquels ils s'exposent. C’est ce que suggère une étude de la Chaire de recherche du Canada en gestion des risques de HEC Montréal, qui recommande de rectifier cette situation par un effort d'information et d’éducation sur la perception des risques.

UNE ENQUÊTE SUR LA PERCEPTION DES RISQUES

Près de 4000 travailleurs de la santé de l’île de Montréal ont participé à une enquête web portant sur leur perception de différents risques. Le traitement des réponses a permis d'en apprendre davantage sur les liens entre cette perception et la volonté de se présenter au travail pendant une pandémie de grippe.   

DES ENSEIGNEMENTS INÉDITS

La présence des travailleurs de la santé au travail pendant une pandémie de grippe est effectivement associée à leur perception des risques liés aux activités personnelles et professionnelles.

  • Seuls 52 % des répondants se présenteraient au travail dans le scénario le plus pessimiste proposé par l’enquête (plus de 85 000 malades à Montréal et 160 morts, dont 8 parmi les travailleurs de la santé). Dans les situations moins graves, la présence au travail serait supérieure à 88 %.
  • Les principaux obstacles à la volonté de se présenter au travail sont le désir de protéger la santé personnelle (50 %) et celle des membres de la famille (36 %).
  • L’opinion des personnes interrogées pourrait changer lorsque la question du risque devient plus sociale, moins personnelle : 45 % des travailleurs de la santé qui ne souhaitaient pas venir travailler réviseraient leurs intentions en cas de grave pénurie de main-d'œuvre – Ce résultat et son importance mériteraient d’être approfondis, selon les chercheurs.

UNE PRÉOCCUPATION DE POLITIQUE PUBLIQUE

  • La connaissance de la perception des différents risques par les travailleurs de la santé est un instrument important d’allocation des ressources en cas de pandémie imprévue, car c'est un bon prédicteur de la présence au travail.
  • La perception erronée du risque peut être corrigée grâce à des programmes d’information et d’éducation. Une meilleure information sur les risques améliorerait l'affectation des ressources lors d'une pandémie de grippe, mais aussi pour de nombreux risques actuels.
  • Plusieurs facteurs organisationnels doivent aussi être pris en considération. Il s’agit, entre autres, de mesures sanitaires au travail, de la définition du rôle des travailleurs pendant la pandémie et de l’organisation de leur transport selon les besoins des établissements.
  • Les stratégies d’intervention devraient aussi tenir compte du comportement face au risque des travailleurs de la santé.

FONDER LA RÉPONSE SUR DES RECHERCHES SOLIDES

Georges Dionne

« Les recherches futures devront traiter de manière plus explicite le domaine affectif de la perception des risques (la peur et l’anxiété), afin de développer de meilleurs outils d'intervention. » 

Georges Dionne, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en gestion des risques

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