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Valérie Terrault « J’espère qu’un jour on achètera les valeurs qui entourent nos produits locaux! »

18 juin 2020

Avec l’arrivée des beaux jours et l’importance croissante prise par l’industrie locale en pleine pandémie, nous mettons de l’avant une jeune femme visionnaire travaillant au sein d’une entreprise familiale bien de chez nous : Hydroserre inc. Après plus de 33 ans d’existence, la compagnie qui produit des légumes en serre sous les marques Laitues Mirabel et VÔG sera reprise par 3 membres de la famille, dont la gestionnaire de marque Valérie Terrault (HEC Montréal 2017). Découvrez cette jeune diplômée, audacieuse et organisée, qui carbure aux changements…

Valérie Terrault

D’entrée de jeu, comment votre famille en affaires vit-elle la pandémie actuelle?
Faisant partie des services essentiels, on a dû, dès les 1ers moments, être proactifs et se « tourner sur un 10 cents ». Nous avons mis en place une cellule de crise, pour laquelle j’ai pris une partie du leadership. Nous avons changé les horaires de travail pour respecter la distanciation, installé des Plexiglas sur les chaînes de récolte, géré les travailleurs étrangers qui ne pouvaient travailler ou qui devaient retourner chez eux, on a même transformé une maison en dortoir pour en héberger quelques-uns, un vrai département des miracles haha!

Il y a actuellement un fort engouement de nos produits auprès des grandes chaînes canadiennes, alors qu’on ressent l’impact de la COVID-19 en ce qui a trait au réseau américain. Heureusement, l’augmentation des commandes canadiennes vient rééquilibrer la diminution de l’autre côté. Pour nous, en ce moment, la consommation locale a son pesant d’or!

Vous avez pour but, avec votre frère Simon et votre cousin Francis Terrault (HEC Montréal 2013), de reprendre l’entreprise familiale. Quels sont vos plus grands défis dans ce processus?
Le défi le plus grand, c’est de savoir jumeler des idées plus innovatrices, tout en respectant la tradition; de « challenger » un plan d’affaires qui existe depuis longtemps, même s’il fonctionne. Ceci peut aussi se traduire, à titre d’exemple, par l’implantation de systèmes de gestion informatiques. En apparence banale, cette transformation a été majeure et nous a permis de gagner en efficacité.

Dans le cadre de la COVID-19, nos activités promotionnelles en épicerie ont été freinées. Pour garder un contact avec nos consommateurs, j’ai mis sur pied un marché éphémère sur notre ferme. On y offre des légumes de serre au rabais frais du jour et des semences, qu’on gardait dans le frigo depuis un certain nombre d’années. La vente à la ferme n’avait pas été exploitée auparavant, c’était complètement nouveau pour nous.

Nous sommes par ailleurs très bien soutenus par mes parents. Même après le transfert, ils vont rester impliqués à leur manière. Ils sont de très bons mentors pour nous.

Après avoir terminé votre diplôme d’études supérieures spécialisées (D.E.S.S.) en gestion – communication marketing à l’École, est-ce que travailler pour l’entreprise familiale allait de soi pour vous?
J’y pensais depuis longtemps bien sûr, mais, après mon D.E.S.S., je croyais que j’allais apporter plus en continuant d’aller gagner de l’expérience ailleurs. J’ai donc tout d’abord travaillé en expérientiel et en publicité. Il y a plus d’un an, j’ai joint officiellement l’entreprise familiale. Mes parents avaient peur que je m’ennuie, car il s’agit d’un domaine moins « éclaté », mais j’ai pu m’y créer un rôle sur mesure qui répond à mes forces.

En quoi votre passage à HEC Montréal vous aide-t-il au quotidien et dans votre carrière?
Mes études à HEC Montréal m’ont apporté une vision, une réflexion stratégique qui peut s’appliquer dans plusieurs sphères. Avant mon D.E.S.S., j’avais déjà du leadership, je savais où je m’en allais, mais j’en savais moins sur la gestion en tant que telle. Aussi, j’y ai bâti des amitiés qui se sont développées en relations d’affaires. Je dois dire que je ressens beaucoup de fierté de mon parcours à cette école. Les professeurs sont des sommités et d’excellents mentors.

Quel conseil donneriez-vous à un autre diplômé qui souhaite se lancer en affaires?
On associe beaucoup les entrepreneurs aux start-ups. À mes yeux, il y a tellement de manières de devenir entrepreneurs, il ne faut pas attendre d’avoir l’idée du siècle. On a énormément d’occasions ici au Québec de reprendre des entreprises qui n’ont pas encore de relève, par exemple. Aussi, en tant qu’entrepreneurs, nous devons savoir être imputables de nos décisions et gérer cette charge émotionnelle.

Quel est votre plus grand souhait pour l’avenir de votre industrie locale?
J’espère qu’un jour on se rappellera d’où viennent notre laitue, notre poivron, etc., qu’on sera conscients que ça vient d’ici, qu’on achètera les valeurs qui entourent ces produits.

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