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Une situation critique : des travailleurs et travailleuses de la santé et des services sociaux sont en détresse et ont besoin d’un soutien psychologique

Mardi 27 septembre 2022

 

Ottawa (Ontario) – Une nouvelle étude suggère qu’il est primordial de permettre aux soignants de prendre en charge eux-mêmes leur santé psychologique (autogestion) et de les protéger de la détresse morale. Le rapport met en évidence les obstacles importants que les travailleurs ont connus avant et pendant la pandémie de COVID-19.

Selon la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC), le rapport, élaboré en collaboration avec le Centre d’études sur les soins primaires de l’Université Queen’s et le Pôle santé HEC Montréal, révèle que 40 % des travailleurs de la santé sont épuisés, que 50 % ont l’intention de quitter la profession et que seulement 60 % sont satisfaits de la qualité des soins qu’ils prodiguent.

Les résultats suggèrent qu’une plus grande détresse morale est liée à des niveaux plus élevés d’épuisement professionnel et d’intention de quitter sa profession, tandis qu’une meilleure gestion de sa propre santé est liée à des niveaux plus faibles d’épuisement professionnel et d’intention de départ. Alors que presque tous les obstacles liés à la pandémie découlaient d’une pénurie de personnel, les personnes interrogées ont souligné qu’il s’agissait d’un problème existant qui s’est aggravé pendant la pandémie.

 

« Les travailleurs de la santé sont parmi les professionnels les plus résilients et les plus dévoués qui soient, et pourtant, la plupart sont à bout de souffle. Les milieux de travail et les travailleurs de la santé, qui sont poussés au-delà de leurs capacités après deux ans et demi de pandémie, méritent toute l’attention de ceux qui sont en mesure d’apporter des changements. »

Colleen Grady, DBA., Université Queen's

 

Sur une note positive, les personnes interrogées estimaient que la stigmatisation relative aux enjeux de santé mentale avait diminuée et que leur capacité de discuter de leurs difficultés personnelles avec leurs pairs s’était améliorée.

Les professionnels de la santé ont également formulé des suggestions à court et à long terme pour favoriser l’autogestion de la santé psychologique et réduire la détresse morale. En voici quelques‑unes :

  • prioriser la santé et la sécurité psychologiques en milieu de travail par la sensibilisation, la mise en place de stratégies ciblées et d’actions concrètes;
  • déployer tous les efforts nécessaires pour offrir des congés adéquats aux travailleurs de la santé;
  • préconiser des ressources durables (humaines et financières);
  • intégrer des politiques et des procédures opérationnelles pertinentes et adéquates en vue de soutenir les travailleurs de la santé, notamment des protocoles de soutien bien définis (p. ex. faire un bilan à la suite d’événements marquants);
  • instaurer un environnement de travail fondé sur des principes éthiques;
  • améliorer les stratégies en matière de santé et bien-être au travail.

 

« La promotion de l’autogestion de la santé psychologique et la réduction de la détresse morale chez les travailleurs de la santé peuvent prévenir l’épuisement et le roulement de personnel tout en augmentant la qualité des soins. Des mesures proactives, comme donner la parole aux travailleurs et les inclure dans les processus décisionnels, peuvent favoriser un climat de travail éthique. La transparence et la communication sont également essentielles pour accroître la confiance à l’égard des dirigeants des établissements de soins de santé. »

Denis Chênevert, Ph. D., Pôle santé HEC Montréal

 

Dans le cadre de l’étude, les répondants interrogés étaient issus de diverses professions de la santé, notamment les infirmiers (31 %), les travailleurs sociaux (12 %) et les préposés aux bénéficiaires (11 %). La plupart des répondants travaillaient dans les hôpitaux (36 %), les soins à domicile et en communauté (13 %) et les soins de longue durée (13 %). Au total, 982 travailleurs de la santé de l’ensemble du Canada ont été interrogés de décembre 2021 à février 2022. Des données qualitatives ont également été recueillies auprès de 30 participants à des entrevues.

 

« Nous tenons à exprimer notre gratitude envers les travailleurs de la santé qui ont contribué à cette importante étude. Les résultats montrent clairement que la prise en compte du bien-être de nos travailleurs de la santé est un enjeu crucial que les décideurs politiques de tous les échelons ne peuvent plus éviter. Comme le démontre la pandémie, nous devons prendre soin des personnes qui prennent soin de nous lorsque nous sommes les plus vulnérables. »

Michel Rodrigue, président-directeur général, Commission de la santé mentale du Canada

 

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