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Étude – Repenser la philanthropie culturelle à Montréal : les relations et la communauté

La pérennité des organisations artistiques passe par une philanthropie proche du citoyen

Mardi 29 septembre 2020

Montréal, le 29 septembre 2020 – Les organisations artistiques montréalaises devraient se tourner davantage vers les citoyens proches de leur mission pour bâtir une communauté de donateurs. C’est une des principales recommandations d’une étude lancée aujourd’hui par le Conseil des arts de Montréal (CAM) et HEC Montréal. Exprimant la voix du milieu artistique, l’étude Repenser la philanthropie culturelle à Montréal : les relations et la communauté propose de faire évoluer les pratiques du milieu vers une culture philanthropique de proximité. Cette approche trouve une résonnance toute particulière avec la crise actuelle qui est révélatrice du profond attachement des spectateurs envers les organisations artistiques.


Pour une philanthropie de proximité

Nombreux sont ceux qui considèrent que les activités-bénéfice sont une pratique incontournable pour la collecte de fonds à Montréal. Cependant, ces activités comportent un risque financier et peuvent être une source d’épuisement pour les organisations.

L’étude, dirigée par Wendy Reid, professeure en management à HEC Montréal, suggère une évolution du modèle philanthropique vers une approche qui permet de nouer des relations durables avec les citoyens montréalais : la philanthropie de proximité. Sont visés les donateurs qui sont proches de l’organisation, la connaissent et sont attachés à sa mission. Pour parvenir à cette philanthropie de proximité, les organisations doivent impliquer à la fois leur personnel, les membres de leur conseil d’administration, les artistes, les travailleurs culturels, les abonnés, les membres et les visiteurs.

Selon la chercheuse, les grandes organisations artistiques qui comptent de nombreux membres ou abonnés ont un rôle de leadership à jouer pour changer la culture philanthropique. « Tout comme le font l’Opéra de Montréal et le Musée d'art contemporain de Montréal, il s’agit de façonner la culture organisationnelle de manière à ce que les demandes de dons soient liées à la pratique et à la mission artistiques », a-t-elle expliqué. D’autres organisations plus petites comme Zab Maboungou/Compagnie Danse Nyata Nyata ou Je suis Julio, à défaut de membres ou d’abonnés, engagent avec succès leur entourage dans leur communauté de donateurs. Certains parlent de « philanthropie de village » pour qualifier cette approche.


Diversifier les sources de financement et développer les compétences

« Pendant les premiers mois de la pandémie, nous avons constaté qu’un nombre grandissant de spectateurs étaient prêts à s’engager auprès des organismes artistiques montréalais. Par exemple, plusieurs ont transformé l’achat de leurs billets en don et d’autres ont répondu aux campagnes de dons liées à la COVID-19. Nous sommes convaincus que la philanthropie de proximité peut permettre aux organisations artistiques montréalaises de diversifier leurs sources de financement en augmentant la proportion de dons citoyens », a souligné Wendy Reid.

Depuis plus de dix ans, le Conseil des arts de Montréal travaille au développement et à la professionnalisation d’une culture philanthropique au bénéfice des arts. « Nous allons poursuivre nos initiatives d’accompagnement et nos partenariats pour renforcer le développement des connaissances et des compétences en collecte de fonds. Ces actions structurantes contribueront à renforcer la philanthropie de proximité et à pérenniser les projets et emplois du milieu », a affirmé la directrice générale du Conseil des arts, Nathalie Maillé.


Cinq recommandations phares

Pour que les organisations artistiques accélèrent l’implantation d’une culture philanthropique de proximité, le rapport priorise cinq actions clés :

  1. Cultiver activement des relations avec des particuliers qui sont proches de la pratique artistique et de la mission organisationnelle pour voir apparaître des donateurs et des membres de conseils d’administration engagés.
  2. Réduire sa dépendance à la culture de réseautage du monde des affaires et aux risques financiers associés aux activités-bénéfice.
  3. Attirer des dons de travailleurs culturels et d’artistes, particulièrement de ceux qui veulent redonner à la communauté artistique.
  4. Former les professionnels du milieu artistique à la philanthropie pour assurer un dévouement et l’intégration au sein des organisations d’une culture philanthropique fière de la pratique artistique.
  5. Gérer des bases de données qui soutiennent la relation clientèle et qui incluent la philanthropie et les ventes de billets d’une manière intégrée.

Largement qualitative, l’étude se base sur plus de 50 études de cas et environ 100 entrevues auprès d’organisations du milieu, de tailles et de disciplines variées, ainsi que l’analyse d’études en philanthropie et de données de l’Agence de revenu du Canada, de Revenu Québec et du Conseil des arts de Montréal. L’étude complète est disponible ici.


Une étude par et pour la communauté

À l’occasion du lancement de l’étude, une table ronde a permis à des gestionnaires du milieu artistique de réagir à son contenu. Cette discussion se poursuivra le 7 octobre prochain lors d’un événement en ligne organisé par les Conversations philanthropiques en culture, un regroupement de pairs en philanthropie à Montréal et à Québec. S’incrire au forum d’échange.


À propos du Conseil des arts de Montréal

Partenaire dynamique de la création artistique professionnelle montréalaise, le Conseil des arts de Montréal repère, accompagne, soutient et reconnaît l'excellence dans la création, la production et la diffusion artistiques. Il encourage l’ouverture, la découverte et l’audace au cœur du paysage artistique montréalais. Depuis 1956, le Conseil des arts de Montréal contribue par ses actions structurantes au développement de « Montréal, métropole culturelle ».


À propos de HEC Montréal

École de gestion de renommée internationale, HEC Montréal accueille 14 000 étudiants et forme chaque année plus de 7 000 cadres et dirigeants. Détentrice de plusieurs agréments, l’École offre plus de 100 programmes d’études de tous les cycles universitaires. Elle compte parmi les écoles de gestion les plus actives en recherche au Canada grâce à 23 unités de recherche et de transfert et 31 chaires de recherche, dont 7 chaires de recherche du Canada et 1 chaire industrielle. Forte de ses 293 professeurs et membres de son corps professoral, HEC Montréal offre un enseignement multilingue et attire des étudiants de 156 pays. Depuis sa fondation en 1907, HEC Montréal a formé plus de 91 000 diplômés dans tous les domaines de la gestion.


Source
 : Conseil des arts de Montréal et HEC Montréal

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