Vendredi 17 janvier 2020
Montréal, 17 janvier 2020 – « Les tendances énergétiques québécoises actuelles ne sont pas rassurantes », s’inquiète Pierre-Olivier Pineau, titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal, « malgré plusieurs initiatives notables (électrification des transports, développement de biocarburants ou projets d’électrolyseurs pour produire de l’hydrogène), le Québec continue d’accroître sa consommation de produits pétroliers (+10 % de 2013 à 2018) et ses émissions de gaz à effet de serre (GES) stagnent depuis 2014. » Sans virage majeur, d’ici 2030, il n’est pas envisageable d’atteindre nos cibles de réduction de la consommation de produits pétroliers et d’émissions de GES. C’est le principal constat de la 6e édition de l’État de l’énergie au Québec, un bilan annuel publié par la Chaire qui rassemble les données les plus récentes sur le secteur de l’énergie dans un contexte de décarbonisation. Cette édition a été réalisée en collaboration et avec le soutien financier de Transition énergétique Québec.
Force est de constater que les tendances de consommation sont contraires aux objectifs énergétiques et de réduction de GES. Malgré la hausse des ventes de véhicules électriques et les installations de bornes de recharge, par exemple, les ventes de camions légers au Québec ont encore battu des records, de même que les ventes d’essence qui ont dépassé pour la première fois les 10 milliards de litres consommés en une année. Si la tendance des six dernières années (2013-2018) se maintient, les ventes totales de produits pétroliers en 2030 seront 32 % plus élevées qu’en 2013, alors que la cible est de −40 % par rapport à 2013. « Les mesures actuelles, dont le marché du carbone, aident le Québec à réduire son utilisation de combustibles fossiles et ses GES, mais ne sont pas suffisantes. Pour réussir la transition, il faudra prioriser une transition vers une économie qui minimise la consommation et les pertes d’énergie, améliore sa productivité énergétique et favorise des stratégies d’économie circulaire », souligne M. Pineau.
Quelques faits saillants :
Les auteurs constatent également que les données énergétiques, essentielles à la prise de décision, sont dans un piètre état au Québec comme au Canada. Le manque d’accès global, en raison de données souvent agrégées, étiquetées comme confidentielles ou parfois même incohérentes, limite la compréhension du secteur et entrave le processus décisionnel pour réaliser la transition. « Nous avons de grands défis à relever et nous avons les moyens de le faire, mais pour redresser des tendances problématiques, les autorités doivent baser leurs décisions sur des données fiables, objectives et détaillées concernant les ressources énergétiques et l’usage qui en est fait », résume M. Pineau.
Pour en savoir plus, consultez l’État de l’énergie au Québec 2020, rédigé par Johanne Whitmore et Pierre-Olivier Pineau.
Créée en 2013, la Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal a pour mission d’augmenter les connaissances sur les enjeux liés à l’énergie, dans une perspective de développement durable, d’optimisation et d’adéquation entre les sources d’énergie et les besoins de la société.
Créé en avril 2017, Transition énergétique Québec est un société d'État dont la mission est de soutenir, de stimuler et de promouvoir la transition, l’innovation et l’efficacité énergétiques ainsi que de coordonner la mise en œuvre de l’ensemble des programmes et des mesures nécessaires à l’atteinte des cibles énergétiques définies par le gouvernement pour la transition énergétique du Québec.
Source :
Marie-Pierre Hamel
Conseillère principale – Relations médias
HEC Montréal
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