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Exploiter les données pour se préparer à l’urgence humanitaire

La pandémie associée à la COVID-19 illustre à quel point la préparation joue un rôle important dans la façon dont un État fait face à une crise. Marie-Ève Rancourt s’intéresse à ce que les données ont à dire pour faciliter la réponse des secours en situation d’urgence.

Exploiter les données pour se préparer à l’urgence humanitaire


Marie-Ève Rancourt est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en analytique des chaînes logistiques humanitaires, et professeure agrégée au Département de gestion des opérations et de la logistique de HEC Montréal. Elle a consacré ses études doctorales à optimiser des modèles mathématiques servant au transport de marchandises. Dans le cadre d’un projet récent, avec la collaboration d’une équipe de chercheurs et d’étudiants, elle a pu fournir aux îles des Caraïbes des plans d’action pour leur permettre de se préparer aux désastres naturels auxquels elles sont si vulnérables. Tout cela en colligeant les masses de données fournies par un réseau collaboratif d’intervenants, dont l’Agence caribéenne de gestion de catastrophes et la Croix-Rouge.

« On sait que se procurer du matériel d’urgence et des biens de première nécessité une fois la catastrophe naturelle survenue coûte beaucoup plus cher que lorsque la quantité requise de matériel se trouve déjà dans un entrepôt », souligne Marie-Ève Rancourt.

Le défi auquel se mesurent les chercheurs est donc de taille : savoir comment déterminer la quantité de biens à stocker — tentes, couvertures, vivres, trousses d’hygiène… — et, surtout, où positionner les entrepôts. C’est que ceux-ci doivent être établis en lieu sûr, mais aussi suffisamment à proximité pour que les mesures soient déployées rapidement par les équipes d’intervention. La science des données permet de mettre sur pied ces réseaux logistiques qui, en situation d’urgence, contribuent à sauver des vies.

Sur le plan politique, les modèles économiques produits servent aussi de base pour les négociations du partage des coûts de ces mesures de préparation, étant donné que les îles qui composent l’archipel, toutes gouvernées indépendamment, n’ont pas la même capacité financière ni le même profil de risques. À partir des données, on peut tenter d’établir une répartition financière équitable entre ces pays.

Toujours investie à poursuivre la recherche, l’équipe mènera de nouveaux projets là où des besoins humanitaires semblables se présentent. Elle y collaborera avec la Croix-Rouge, la Banque mondiale et le regroupement Emergency Supply Pre-Positioning Strategy. « Au-delà de l’optimisation des systèmes pour faire des profits, la science des données peut être employée pour contribuer au bien-être des citoyens », conclut la professeure.

[Vidéo] Voyez comment la science des données est utile à l’aide humanitaire

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