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La voix des entreprises manufacturières québécoises

10 mars 2022

Première femme à occuper le poste de présidente-directrice générale de Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ), Véronique Proulx (HEC Montréal 2001) a commencé à y travailler à titre de directrice des communications, affaires publiques et stratégie, en 2015. Son ascension fulgurante en seulement 2 ans démontre bien sa solide expertise, ses capacités de leader ainsi que la passion, l’énergie et le goût de faire une différence qui l’animent.

 

Consacrée en novembre 2021 dans le Top 100 des femmes les plus influentes au Canada du Women’s Executive Network, elle siège aux conseils d’administration (CA) d’INO et du Panier bleu, en plus de s’impliquer auprès de La Dauphinelle, un organisme venant en aide aux femmes en difficulté, après avoir été 10 ans présidente de son CA.

Au sein de MEQ qui représente 1 110 manufacturiers à travers le Québec, elle met actuellement en place le projet Inclusion Femmes qui vise à favoriser l’attraction, le recrutement et la fidélisation de la main-d’œuvre féminine dans le milieu manufacturier.

Découvrez cette femme d’exception qui, de plus, s’est engagée tout particulièrement auprès de son alma mater à titre de vice-présidente de l’Association des diplômés de HEC Montréal, de 2010 à 2014.

COMMENT CONSIDÉREZ-VOUS QUE VOTRE PASSAGE À HEC MONTRÉAL VOUS A AIDÉE DANS VOTRE CARRIÈRE?

J’ai le souvenir d’un environnement très stimulant, qui m’a mis dans le bain du rythme des affaires et de la saine compétition. J’ai beaucoup apprécié cette énergie. HEC Montréal m’a donné bien sûr des connaissances générales, mais également un cadre. Je dirais que ç’a éveillé la flamme en moi et que j’y ai trouvé ma vocation. Je savais que j’étais à la bonne place.

Je pense aussi aux professeurs, notamment à Antoine Panet-Raymond, passionné de commerce international, qui nous racontait toutes sortes d’anecdotes, c’était fascinant!      

PARLEZ-NOUS DE VOTRE VISION DU LEADERSHIP FÉMININ.

C’est une question que je considère comme difficile à répondre parce que je suis une femme, mais je suis qui je suis. Je ne me demande pas le matin : est-ce que j’agirais différemment si j’étais un homme?

On associe souvent le leadership féminin à des qualités plus humaines et inclusives, et les femmes sont très sensibles à tous les grands enjeux de société (diversité, environnement, développement durable, gouvernance). Je crois donc que le leadership féminin va permettre de faire plus rapidement la transition nécessaire en ce qui a trait à ces enjeux et de bien l’effectuer, pour les bonnes raisons.

QUE RETENEZ-VOUS DE VOTRE VICE-PRÉSIDENCE AU SEIN DE L’ASSOCIATION DES DIPLÔMÉS DE HEC MONTRÉAL?

Je pense que j’étais enceinte de mon 1er enfant quand j’ai commencé! J’ai pu voir l’École sous une autre facette et comprendre ses enjeux. Surtout, ça m’a menée à un réseau d’affaires avec d’autres femmes qui étaient dans des milieux professionnels, avaient eu des enfants ou en attendaient. J’ai découvert un autre modèle possible de conciliation travail-famille. Je n’en avais pas tellement dans mon environnement de travail, ç’a été très enrichissant.     

QUELS SONT VOS PLUS GRANDS DÉFIS DANS LE FAIT D’ÉVOLUER DANS UN MILIEU PARTICULIÈREMENT MASCULIN?

Je ne le voyais pas avant, mais plus j’évolue, plus je constate la différence. C’est peut-être avec l’expérience aussi et le recul. Je l’ai constaté également dans le cadre de la pandémie, alors que l’économie était fermée et qu’on était tous à la maison. Pour des rôles équivalents, c’était souvent la conjointe qui prenait le relais. C’est clair que, dans certains milieux, c’est encore très masculin, certains sont très inclusifs, d’autres moins. Sans parler nécessairement du plafond de verre, il y a encore des défis à percer pour les femmes dans les postes de haute direction.       

PARLEZ-NOUS UN PEU PLUS DU PROJET INCLUSION FEMMES AU SEIN DE MEQ.

Je suis la 1re femme PDG de cette entreprise en 100 ans, donc quand j’ai été nommée, l’une des choses que je voulais faire, c’était d’attirer davantage de femmes dans le secteur manufacturier qui est à prédominance masculin. Les grandes entreprises ont souvent leur programme pour l’attraction et la rétention des femmes; l’idée, c’est d’accompagner des PME dans la mise en place de ces outils pour qu’elles puissent être plus inclusives. C’est très stimulant! Et quand on demande aux entrepreneurs qui veut y participer, tout le monde lève la main! Convaincre les femmes, ça demeure le défi.     

QUELLES SONT VOTRE VISION ET VOS ASPIRATIONS POUR LES FEMMES EN AFFAIRES?

J’aspire à ce qu’on arrive à la parité dans la haute direction, les conseils d’administration, la direction tout court, en affaires et en politique, et le plus vite possible, pour que ce soit représentatif de la société. Il reste encore un certain chemin à parcourir, mais il y a une grande partie qui nous appartient. C’est à nous de prendre notre place, d’accepter davantage de défis, de nous donner les moyens pour réussir, par exemple, par rapport à la conciliation travail-famille. Et plus on est, plus on est en mesure de se soutenir pour avancer aussi. Les notions de collaboration, d’inclusion, de partenariat sont très fortes chez les femmes, et c’est ce qui va nous aider.

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