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Jean-Guy Côté : agir pour le bien de la collectivité

20 janvier 2022

Des versants du mont Royal à la colline Parlementaire, c’est ainsi qu’a commencé le parcours professionnel de Jean-Guy Côté (HEC Montréal 2015), diplômé du MBA de l’École et directeur général du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD). Dès sa maîtrise de l’Université de Montréal, il prend la route de Québec où il travaillera sur de nombreux dossiers à titre de conseiller, puis de directeur de cabinet adjoint. Réforme électorale, affaires interparlementaires, santé et environnement, on peut dire que dès le début de sa carrière, il aime alimenter la réflexion sur les grands sujets de l’heure : cette passion l’anime toujours aujourd’hui.

Après le service public, c’est le secteur associatif qui l’attire. De retour à Montréal, il devient directeur stratégie et affaires économiques à la Fédération des chambres de commerce du Québec et s’embarque à temps partiel dans l’aventure du MBA à HEC Montréal. Ce retour aux études durera quatre ans, période pendant laquelle il change d’emploi pour occuper le poste de directeur des affaires publiques pour le Québec au sein du Conseil canadien du commerce de détail. Une rencontre fortuite avec une ancienne collègue dans les couloirs de HEC Montréal déterminera la suite de sa carrière. À l’invitation de Mia Homsy, directrice générale de l’Institut du Québec dont les bureaux sont situés dans l’édifice de Côte-Sainte-Catherine, il postule au titre de directeur associé de cet organisme, un rôle qu’il assumera pendant cinq ans.

La pandémie de COVID-19 marque son retour dans un secteur durement touché. En mars 2021, Jean-Guy Côté devient directeur général du CQCD, une association représentant la grande majorité des entreprises du commerce de détail et de la distribution au Québec. Son arrivée au CQCD coïncide avec le début de la reprise des activités d’une industrie dans laquelle la crise pandémique a accéléré de profonds changements.

Au service de plus de 5 000 établissements commerciaux qui sont ses membres, Jean-Guy Côté revient donc au cœur de l’actualité en « mode solutions » avec la détermination de faire du CQCD un interlocuteur indispensable des gouvernements, collaborant aux réflexions, aux stratégies et aux décisions qui impacteront l’avenir du commerce de détail au Québec.

Comment HEC Montréal a-t-elle contribué à votre parcours?

Le MBA à HEC Montréal pose de nombreux défis. C’est un MBA exigeant pour les bonnes raisons, car il possède une profondeur académique qui nécessite un engagement personnel. À l’époque, j’avais de l’expérience dans les aspects administratif et juridique, mais j’en avais peu en ressources humaines ou en stratégie. J’ai adoré mes cours de stratégie d’ailleurs! Le MBA de HEC Montréal m’a offert un coffre à outils extrêmement intéressant. Sur le plan personnel, j’ai rencontré des gens de tous les milieux, certains avec qui je suis toujours en contact. Je n’aurais probablement jamais eu l’occasion de rencontrer ces personnes ailleurs, car nous n’évoluons pas dans les mêmes sphères professionnelles.

Encore aujourd’hui, je me réfère aux connaissances acquises à HEC Montréal. Le commerce de détail, c’est purement des affaires. Je comprends la réalité de mes membres et ce qu’ils me disent. Grâce à mon MBA, je sais comment utiliser un langage concret qu’ils apprécient.

En tant que directeur général du CQCD, quels sont les principaux enjeux auxquels vous faites face dans un contexte de pandémie?

L’enjeu pandémique demeure pour l’instant la principale préoccupation de notre secteur. Pour nos membres, cet enjeu se traduit par des contraintes aux opérations. Le premier réflexe d’un détaillant, c’est d’être accessible et de répondre à son client. En temps de pandémie, son accessibilité est restreinte et l’adaptation à cette nouvelle réalité a constitué un grand défi. Mais cette situation a aussi amené son lot d’innovations et a démontré la résilience du milieu. Le virage numérique a fait des bonds de géant. Il y a des détaillants qui partaient de zéro et qui sont devenus extrêmement performants dans le numérique. Des petits comme des grands comme des moyens, il y a toutes sortes de modèles qui se sont développés.

L’autre enjeu principal, c’est la pénurie de main-d’œuvre. Il y a plus de 25 000 postes vacants dans le commerce de détail. Malheureusement, la pandémie a rendu le secteur moins stable de par les contraintes de fermeture, puis d’ouverture à capacité réduite. Les employés, par réflexe naturel, préfèrent des secteurs plus stables.

Le secteur n’est pas plombé parce que les gens n’achètent pas. Il est plombé parce qu’il est devenu impossible d’offrir le service aux clients. La fermeture des magasins est plus souvent due à la pénurie de main-d’œuvre qu’au manque de profitabilité.

À plus long terme, quelles sont vos aspirations pour le commerce de détail au Québec?

Deux grandes trames se dessinent à l’avenir. La première, c’est l’explosion des modèles d’affaires sur les rues commerçantes. La seconde, c’est le commerce virtuel.

La pandémie a permis aux résidents de retrouver les rues commerçantes de leurs quartiers et de développer un appétit pour le commerce de proximité. Cela veut dire que des commerces qui étaient uniquement présents dans de grandes surfaces vont tenter leur chance dans de plus petites artères commerciales. La pandémie a également démontré que les détaillants qui s’en sortent bien sont ceux qui performent autant en commerce virtuel qu’en commerce de rue ou en commerce physique. Il faut rejoindre le consommateur à divers niveaux. Ce sont les deux grandes tendances que je vois, nonobstant le fait qu’il va falloir plus de bras dans le commerce de détail.

Comment faire pour attirer la main-d’œuvre?

Il faut changer un peu le discours sur le commerce de détail. Les gens ont encore l’impression que travailler dans le commerce de détail, ça se limite à être vendeur dans une boutique.

Les détaillants recherchent toutes sortes de talents, comme des spécialistes en données ou en architectures de systèmes tout comme des responsables d’approvisionnement... La palette d’offres est plus diversifiée qu’on ne le croit. Par ailleurs, pour régler la pénurie de main-d’œuvre, il n’y a pas 50 000 solutions : soit on arrive à convaincre les employés expérimentés proches de leur retraite à rester sur le marché du travail, soit on ajoute des employés par la voie de l’immigration ou le travail temporaire. À notre avis, ce sont deux solutions possibles.

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