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Énergie : l’urgence d’agir en misant sur la complémentarité

18 juin 2014

Extrait du HEC Montréal Mag – printemps 2014

par Jacinthe Tremblay

Pour limiter, sinon stopper, le réchauffement climatique, il faut changer à la fois les comportements et les sources d’énergie. Tel est le plaidoyer de Martin Imbleau, vice-président, exploitation, projets majeurs et énergie renouvelable à Gaz Métro.

Martin_ImbleauDepuis plusieurs années, Martin Imbleau participe, à titre d’expert dans les enjeux économiques et environnementaux de l’énergie, aux conférences Spectre* organisées par HEC Montréal. Il est également invité à prendre la parole sur ces enjeux ailleurs au Canada, aux États-Unis et en Europe.

Sur la scène internationale et dans le monde universitaire, il est aussi reconnu comme un expert en protection des droits humains. Il est l’auteur de plusieurs publications portant, entre autres, sur la négation de l’Holocauste, des génocides et des crimes contre l’humanité. En 2001, il a agi comme observateur au Rwanda pour Amnesty International.

« Mon engagement dans le secteur de l’énergie repose aussi sur des préoccupations sociales, précise-t-il. C’est une façon de redonner à la collectivité dans un domaine crucial pour l’avenir de notre planète. »

En outre, M. Imbleau met sa double expertise au service de l’avancement du savoir en siégeant aux comités de direction de la Chaire de recherche Raoul-Dandurand (UQÀM) en études stratégiques et diplomatiques ainsi que de la nouvelle Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal.

 

Quelles sont les principales tendances dans le domaine de l’énergie et quels sont leurs impacts sur le Québec ?

Des changements majeurs sont en cours, aussi bien sur le plan des régions et des pays producteurs que sur celui des sources d’énergie.

En 2012, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoyait qu’en 2020 les États-Unis allaient dépasser l’Arabie Saoudite et la Russie comme premier producteur mondial de gaz et de pétrole. Or, l’an dernier, la production américaine dépassait déjà celle de la Russie en raison du développement fulgurant de l’exploitation de pétrole et de gaz de schiste par fracturation hydraulique, principalement dans le Dakota du Nord, en Pennsylvanie et au Texas. L’AIE croit par ailleurs qu’en 2030 les États-Unis seront la plus grande puissance exportatrice d’énergie du monde.

Il est clair que ce bouleversement aura des impacts importants pour le Québec, tant sur ses sources d’approvisionnement que sur ses capacités d’exporter de l’électricité.

L’autre tendance lourde signalée par l’AIE dans son rapport 2013 est la croissance des énergies renouvelables, dont les énergies éolienne et solaire. Selon cet organisme, 50 % de toute la croissance énergétique mondiale viendra de ces deux sources en 2035. À elle seule, l’énergie éolienne, dont les coûts de production sont de plus en plus concurrentiels, devrait assurer 7 % de la production mondiale d’électricité d’ici une vingtaine d’années, prédit également l’AIE.

 

Qu’en est-il de l’aspect environnemental ?

Malheureusement, la croissance actuelle de la consommation mondiale rend hors de portée la cible de limiter à deux degrés Celsius le réchauffement climatique. Il semble plus réaliste de prévoir une hausse de trois ou quatre degrés. Dans son rapport 2013, l’AIE note malgré tout que plusieurs initiatives sont susceptibles de diminuer les émissions de CO2, en particulier le Plan d’action pour le climat du président Obama, la décision de la Chine de restreindre l’utilisation intérieure du charbon, les débats européens sur les cibles à atteindre en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre ainsi que les discussions sur l’établissement d’un nouveau plan pour le Japon.

 

Quelles sont les interventions les plus susceptibles de limiter le réchauffement de la planète ?

Il est urgent de changer à la fois les comportements et les sources d’énergie. Il faut éviter de tomber dans la pensée magique pour trouver « la » solution. Nous devons travailler en simultané sur trois axes : l’efficacité énergétique, le développement accru des énergies renouvelables et le déplacement du pétrole vers le gaz naturel. Cette approche est d’ailleurs celle préconisée par l’AIE.

 

Comment se situe le Québec à cet égard ?

Le Québec avance bien, mais pas assez vite. […]

Pour lire la suite de l’article, consultez le HEC Montréal Mag (printemps 2014).

 

*Spectre, un acronyme pour représenter les tendances dans les domaines social, politique, économique, de la créativité, technologique, des ressources et de l’énergie.