Au terme de trois mandats successifs et de treize années bien remplies passées à diriger ce grand navire qu’est HEC Montréal, le directeur Michel Patry a cédé, le 30 juin dernier, la barre à son successeur, Federico Pasin. La liste des réalisations du dirigeant et de son équipe est évidemment longue, tant la réputation de l’école de gestion est bien établie et enviable, à Montréal, au Québec, au Canada et par le vaste monde.
De fait, HEC Montréal est bien implantée dans sa ville et en phase avec les entreprises et les organisations d’ici, par l’entremise notamment de l’École des dirigeants qui est admise au sein d’UNICON, un consortium regroupant 110 écoles de gestion à travers le monde faisant figure de références en matière de formation pour cadres et dirigeants, en plus d’occuper le 61e rang mondial du Financial Times Executive Education Ranking 2019 pour les programmes de formation continue.
À la suite de son départ, nous avons demandé à Michel Patry, en guise de bilan, d’identifier trois réalisations dont il s’avère le plus satisfait.
« La chose dont je suis le plus fier, c’est la qualité des gens qui ont accepté des responsabilités à HEC Montréal. Aux derniers jours de mon directorat, j’ai rencontré beaucoup de mes collègues, et je suis ému de constater l’investissement de mes collaborateurs dans l’école. Il ne faut pas oublier que pour ces enseignants, les tâches managériales et administratives à l’école sont très exigeantes et surtout, ces tâches marquent une pause dans leur carrière d’enseignant et de chercheur. Ces professeurs acceptent de mettre du temps et de l’énergie pour le bon fonctionnement de l’école, et ont souvent à procéder à des arbitrages, à gérer des conflits avec leurs collègues. Ce n’est pas toujours facile. Bref, je suis très fier de cette implication de la part de mes collègues enseignants. »
« Lorsque je suis arrivé à l’école comme enseignant d’économie au début des années 1980, le rayonnement international de l’école était relativement faible. Dans les congrès où je me rendais, les gens ne connaissaient pas HEC Montréal, de manière générale. Au terme de mon mandat, ça fait très plaisir de voir la réputation que l’école a acquise au fil des ans. Maintenant, dans le milieu universitaire, les gens savent ce qu’est HEC Montréal. On est maintenant sur le radar, dans des domaines comme la gestion des risques, la gestion des arts, la science des données, l’intelligence artificielle, l’entrepreneuriat. Mais c’est une fierté collective. Ce n’est pas que l’œuvre du comité de direction. La qualité de l’enseignement, de la recherche et des diplômés qui essaiment partout y contribuent également. Et c’est construit sur quelque chose de solide, ce n’est pas un feu de paille. »
« Une critique que l’on formule beaucoup à l’endroit des écoles de gestion est qu’il s’y fait beaucoup de recherche, mais que les milieux de pratique sont difficiles à rejoindre. Encore ici, je suis très fier du fait que HEC Montréal ait développé plusieurs « instruments » qui permettent de faire du transfert de connaissances. Nous avons des pôles de transfert (en santé, en créativité et en innovation, entre autres), la revue Gestion, des cours en ligne avec la plateforme EDUlib et l’École des dirigeants, qui offre des formations dans tous les domaines de la gestion et sur les nouvelles technologies avec les incubateurs Creative Destruction Lab – Montréal, NextAI et IVADO, l’Institut de valorisation des données. On a fait un certain nombre de choses pour que ce qui est développé à HEC Montréal soit accessible et se diffuse à l’extérieur des murs. »
On n’accomplit pas trois mandats consécutifs à la tête de l’une des plus prestigieuses écoles de gestion francophones du globe par hasard. Le leadership de Michel Patry est saillant, et les réalisations du dirigeant, dont il pourrait aisément se draper et s’enorgueillir, sont présentées de manière à mettre en exergue l’effort collectif et le développement de l’institution dont il a tenu les rênes durant toutes ces années. Voilà la marque d’un grand meneur.
Un bon leader sait aussi entrevoir l’avenir avec confiance et optimisme. Laissons à Michel Patry, qui occupera le poste de président-directeur général de la Fondation HEC Montréal, le dernier mot quant à l’avenir qu’il entrevoit pour l’institution : « L’école est exceptionnellement bien positionnée au Québec et au Canada. Montréal est aussi bien positionnée. La ville est toujours dans la courte liste des meilleurs endroits où étudier. Les États-Unis vont bien sûr continuer à attirer les étudiants. Mais le Québec et le Canada ont un bon climat social, une grande qualité de vie et un coût de la vie plus faible, et l’école en profite. Je crois que HEC Montréal va faire des bonds prodigieux dans les années futures. Le meilleur est à venir! »