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Le CPP dévoile son Palmarès des municipalités du Québec 2016

9 mai 2016

Alors que les précédentes éditions du Palmarès des municipalités du Québec révélaient une progression préoccupante des dépenses municipales, il semble que cette tendance à la hausse se soit estompée au cours de 2014, année qui a marqué l’entrée en fonction des maires élus ou réélus aux dernières élections municipales de 2013. Voilà le principal constat tiré du Palmarès des municipalités du Québec 2016, réalisé par le Centre sur la productivité et la prospérité (CPP) de HEC Montréal. Cette analyse permet de mieux suivre l’évolution des dépenses municipales entre 2009 et 2014 et d’en dégager les grandes tendances.

 

Un contrôle possible

Ainsi, alors qu’entre 2010 et 2013 la croissance annuelle moyenne des dépenses municipales par habitant (6 %) a été 2 fois plus rapide que celle des dépenses de l’administration provinciale (3 %), et 3 fois plus rapide que l’inflation (1,9 %), ce pourcentage s’est établi à 0,9 % en 2014. « Ce revirement majeur démontre que les municipalités du Québec sont bel et bien en mesure d’exercer un contrôle sur leurs dépenses, et ce, peu importe leur taille », observe Robert Gagné, directeur du CPP.

Au cours du dernier exercice financier, certaines municipalités ont même enregistré une croissance négative de leurs coûts. C’est notamment le cas des groupes représentant les municipalités de 10 000 à 24 999 habitants (-1,6 %), de 50 000 à 99 000 habitants (-0,5 %) et de 100 000 habitants et plus (-1,3 %). « Pour l’ensemble des municipalités de 100 000 habitants et plus, cette baisse se traduit par une économie globale – et substantielle – de 98 millions de dollars, ce qui correspond à une moyenne d’environ 50 $ par habitant », précise le directeur. Rappelons qu’à elles seules les 10 plus grandes villes du Québec représentent près de 50 % de la population de la province.

« Par ailleurs, l’analyse nous apprend qu’il n’existe pas de corrélation entre l’arrivée d’une nouvelle administration et un meilleur contrôle des coûts, précise Robert Gagné. Ainsi, nous observons que la croissance des dépenses a été moindre, peu importe si le maire sortant a été réélu ou non. Cela dit, il y a fort à parier que les élections proprement dites aient joué un certain rôle sur leur progression. Ainsi, lors du dernier mandat de quatre ans, c’est au cours de la première année, soit en 2010, que la croissance des dépenses a été la plus faible. Or, dans un tel contexte, une vigilance est souhaitable pour éviter que le scénario ne se répète dans les années à venir. »

 

Un puissant outil de démocratisation

Le Palmarès des municipalités du Québec a été lancé pour permettre aux Québécois de savoir combien coûtent les services offerts par leur municipalité. Au total, 1 100 municipalités ont été répertoriées, 30 indicateurs analysés et plus d’un million de données compilées. Ainsi, en quelques clics, un citoyen peut constater combien sa municipalité a déboursé pour des activités telles que la gestion, la rémunération, le déneigement, la voirie, les services de police et d’incendie, les égouts, les loisirs, la distribution d’eau potable, les déchets et le recyclage, et, surtout, noter si la facture a connu des variations importantes entre 2009 et 2014. Une carte interactive a également été mise à disposition pour aider à mieux comprendre cette évolution.

« L’objectif est simple, déclare Robert Gagné. Par ce palmarès, le CPP désire outiller les Québécois afin qu’ils puissent, au besoin, remettre en question les décisions de leurs conseils municipaux et, au final, obtenir de meilleurs services aux moindres coûts possibles. À terme, nous souhaitons que la diffusion et la vulgarisation des données municipales puissent freiner la progression des dépenses et améliorer les pratiques. Sans pouvoir en mesurer l’impact réel, le CPP ose croire que la publication de ce palmarès depuis quatre ans ait eu une certaine influence sur cette régression dans la croissance des dépenses observée pour la toute première fois cette année. »

Rappelons que les données présentées dans ce palmarès sont issues des indicateurs de gestion et des rapports financiers que les municipalités doivent transmettre chaque année au ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire(MAMOT).

Pour en savoir plus, consultez :

Palmarès des municipalités du Québec 2016 : comprendre l’évolution des dépenses municipales

Palmarès des municipalités du Québec 2016 : tendances et perspectives