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Mai Thai : l’esprit d’entreprise à l’œuvre

20 janvier 2014

Extrait tiré de HEC Montréal Mag, automne 2013

par Kathlyn Horibe

 

Mai Thai ne parlait même pas français quand elle a accepté un poste à HEC Montréal. « Ce fut une décision audacieuse, indique la professeure adjointe au Service de l’enseignement des affaires internationales. À présent, quatre ans plus tard, le français est ma troisième langue. »

Mai Thai n’est pas étrangère à la prise de risques, comme l’illustre son parcours professionnel : B.A. à l’Université Hanoi, au Vietnam, MBA à l’Université de Hawaï et Ph. D. à l’Université de Saint-Gall, en Suisse. Il n’est donc pas étonnant que sa recherche soit axée sur les preneurs de risques. « Je m’intéresse au lien entre l’esprit d’entreprise et son contexte, qu’il soit culturel, politique, économique ou social », explique la professeure dont l’intérêt envers les affaires internationales a été stimulé par ses voyages, sa brève expérience de reporter pour un journal de Hong Kong et le milieu unique du Nord-Vietnam.

« J’ai grandi dans une économie en transition à Hanoi, et ma génération a été témoin d’une croissance économique énorme et de changements de contexte rapides, explique-t-elle. Voilà pourquoi j’ai commencé à m’intéresser à l’influence du contexte sur la façon dont les entrepreneurs exploitent leur entreprise et, en retour, à l’influence de ces activités commerciales sur le contexte. »

L’an dernier, en collaboration avec Ekaterina Turkina, professeure adjointe au Service de l’enseignement des affaires internationales, Mai Thai a rédigé un ouvrage sur l’esprit d’entreprise dans l’économie parallèle de divers pays. « Dans une économie officielle, indique-t-elle, l’activité entrepreneuriale échappe aux systèmes réglementaires de l’État. Bien que cette activité ne soit pas surveillée dans une économie parallèle, elle compte pour environ 30 % de l’activité économique mondiale. »

En plus de publier des articles dans des périodiques tels que le Journal of Enterprising Communities et le Journal of Business Venturing, Mai Thai et Ekaterina Turkina  sont aussi rédactrices invitées de la prochaine édition de l’International Journal of Business and Globalisation, qui traite de la valeur de la confiance dans l’esprit d’entreprise. La documentation disponible suggère que la confiance soit essentielle à l’établissement de relations sociales et à la croissance économique. « Dans l’un de nos articles, nous avons découvert que la confiance est un enjeu important, explique Mai Thai. Cependant, la recherche empirique à ce sujet est limitée. » L’intérêt est marqué : la publication, dont chaque édition compte un maximum de cinq articles, a reçu 22 propositions à ce sujet.

Parmi les collaborateurs de recherche de Mai Thai, on retrouve sa petite sœur, Huong Thanh Thai, directrice commerciale pour Ayo Furniture. Ensemble, elles ont remporté le prix Alma-Lepage en 2012; un prix qui souligne la qualité remarquable d’un projet axé sur la femme. Leur projet traitait de l’incidence des crises financières asiatique et mondiale sur une marque de vêtements vietnamienne.

Mai Thai, qui enseigne aux étudiants inscrits à la M. Sc., au MBA et, à compter de l’hiver prochain, au B.A.A., a toujours été dotée d’un esprit d’entrepreneuriat aigu. À l’âge de 14 ans, en compagnie de son frère alors âgé de 12 ans, elle gérait son propre dépanneur mobile qui constituait la source de revenu principale de la famille. Tout en poursuivant ses études au baccalauréat en études étrangères, Mai Thai est devenue la première directrice commerciale du Nord-Vietnam pour une entreprise privée établie à Hô Chi Minh-Ville, au sud du pays, et a réussi à hausser la part de marché de son employeur.

En 2003, alors qu’elle préparait son MBA aux États-Unis, Mai Thai et ses partenaires américains et chinois ont remporté le premier prix et le prix de l’entreprise sociale pour leur entreprise qui œuvrait à la prévention de l’extinction des oiseaux en convertissant des chasseurs d’oiseaux de la forêt tropicale humide en guides d’observation des oiseaux. Peu après son arrivée au Canada en 2008, elle s’est jointe à l’équipe pionnière de l’Université de Farleigh Dickinson pour établir un nouveau campus à Vancouver, à environ 5 000 kilomètres du campus principal, situé au New Jersey. Un an plus tard, elle a intégré l’équipe de HEC Montréal afin de relever de nouveaux défis.

Un autre projet qui profite de l’esprit entrepreneurial de Mai Thai est l’International Graduate Competition (IGC) de HEC Montréal, un concours unique en son genre, ouvert aux étudiants à la M. Sc. « J’ai aidé les étudiants organisateurs en concevant le concours, y compris son concept et son format », explique-t-elle. Dans le cadre de l’IGC, les concurrents collaborent au sein d’une équipe et avec d’autres équipes pour résoudre quatre cas concernant une entreprise existante. Les concurrents doivent aussi se démarquer en offrant leurs services de conseiller à l’entreprise, tant à l’oral qu’à l’écrit. Six universités ont participé à la première édition de l’événement en 2011, huit à la deuxième édition en 2012 et 12 universités y seront conviées l’an prochain. « Il s’agit d’une stratégie de croissance planifiée, car les étudiants doivent faire montre de leur capacité à organiser le concours, conclut-elle. Même le meilleur concept est voué à l’échec sans une bonne équipe responsable de sa mise en œuvre. »