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Étudiants internationaux : Plusieurs obstacles devront être levés pour que Montréal conserve sa position stratégique

25 septembre 2014

La Conférence régionale des élus (CRÉ) de Montréal, Montréal International, les établissements d’enseignement supérieur montréalais et leurs partenaires ont rendu public ce matin, à l’hôtel de ville de Montréal, un avis intitulé L’urgence d’agir pour attirer et retenir les meilleurs étudiants internationaux à Montréal. Ce positionnement commun des acteurs montréalais interpelle les gouvernements quant à l’importance de lever rapidement les obstacles afin de permettre à Montréal et à ses collèges et universités de rayonner à la hauteur de ses capacités, en tant que destination internationale d’études dans un marché hautement compétitif.

L’avis rappelle que, en dépit de l’explosion du phénomène de mobilité étudiante à l’échelle internationale et d’une croissance continue du nombre d’étudiants internationaux reçus, Montréal et le Québec perdent du terrain à l’échelle canadienne. Les 26 recommandations de l’avis invitent l’ensemble des acteurs concernés à s’allier et à coordonner leurs efforts dans un continuum d’interventions couvrant les phases d’attraction, d’accueil, d’intégration et de rétention des étudiants internationaux. Plus largement, il invite le gouvernement québécois à élaborer, de concert avec les établissements d’enseignement de son territoire, une politique d’internationalisation de l’enseignement supérieur, qui permettra au Québec de faire face aux défis de la mobilité internationale du 21e siècle.

« Pour Montréal, qui compte plus de 25 000 étudiants internationaux inscrits au sein de ses collèges et universités, dont le tiers aux cycles supérieurs universitaires, ce bassin de jeunes talents constitue une clé indéniable de positionnement comme ville de savoir, d’innovation et de créativité, a affirmé M. Richard Deschamps, premier vice-président de la CRÉ de Montréal. La richesse de leur apport appelle une mobilisation immédiate afin que Montréal demeure une destination de choix et que leur séjour parmi nous soit optimisé. Nous sommes confiants que l’approche proactive et collective qui anime la CRÉ de Montréal et ses partenaires donnera ses fruits et que le gouvernement saisira l’occasion d’affirmer son leadership en matière d’internationalisation de l’enseignement supérieur. »

 

La mobilité étudiante en explosion

La mobilité étudiante connaît une croissance phénoménale à l’échelle planétaire. Avec des trajectoires et des profils migratoires redéfinis, le nombre d’étudiants internationaux dans les pays de l’OCDE est passé de 2 millions à 4,1 millions entre 2000 et 2010, pour atteindre près de 4,3 millions d’étudiants en 2011. On projette qu’ils seront 6,4 millions en 2025. Convoités et appréciés à la hauteur de leur potentiel exceptionnel, les pays et les métropoles, occidentaux comme émergents, se livrent une concurrence intense et grandissante pour les attirer et, si possible, les retenir.

 

L’importance stratégique et l’apport substantiel des étudiants internationaux

Pour les pays qui les accueillent, le recours à ces talents étrangers représente un atout économique de taille. En 2010, leur présence a entraîné des retombées économiques immédiates substantielles qui se chiffraient, pour le Québec, à plus de 1 milliard de dollars en dépenses par les étudiants, quelque 10 000 emplois générés et plus de 88 millions de contributions au trésor public. Avec un diplôme national en poche, des réseaux de contacts et une expérience de vie ici, ces étudiants, une fois diplômés, représentent à la fois un bassin d’immigration privilégié et d’excellents ambassadeurs de Montréal à l’étranger.

« Le Grand Montréal n’a pas le poids du nombre et nous devons, plus que jamais, miser sur l’attraction et la rétention des étudiants internationaux pour assurer sa croissance économique, a déclaré Mme Dominique Anglade, présidente-directrice générale de Montréal International. C’est d’autant plus vrai dans le contexte d’une économie mondiale de plus en plus compétitive et axée sur le savoir, où la disponibilité de talents fait partie des principaux critères de localisation des investisseurs étrangers. »

À ces retombées économiques s’ajoutent les impacts de leur présence en matière de recherche et de développement. Tous les établissements d’enseignement supérieur s’entendent pour dire qu’il est impensable, au 21e siècle, d’assurer la qualité de l’enseignement et de la recherche sans internationalisation des savoirs. La vitalité de nos campus, le rayonnement mondial de nos institutions et de la métropole sont tributaires d’un tel réseau collaboratif. Les établissements d’enseignement supérieur montréalais se réjouissent donc de voir tous les partenaires et décideurs clés de la région s’unir, par cet avis, afin d’œuvrer de concert au renforcement de cet atout formidable pour l’ensemble de notre collectivité.

 

La position de Montréal : des avantages à exploiter, des avenues à privilégier

Nommée deux années consécutives (2012 et 2013) dans le top 10 des meilleures villes étudiantes au monde selon la firme QS, surclassant ainsi des villes comme Barcelone, Tokyo, New York et Amsterdam, Montréal peut compter sur des arguments-chocs pour se distinguer à l’échelle planétaire. « Montréal a beaucoup à offrir aux étudiants internationaux, estime M. Denis Coderre, maire de Montréal. Centre universitaire et de recherche reconnu, au confluent des influences nord-américaines et européennes, la métropole jouit en effet d’une qualité de vie remarquable qui a de quoi plaire aux jeunes de partout, et qui se nourrit en retour de leur présence parmi nous. »

Prenant appui sur ces atouts de taille, les acteurs montréalais proposent une série de mesures pour permettre à Montréal de briller parmi les meilleurs et de tirer collectivement profit de la richesse culturelle, sociale, économique et scientifique liée à la présence d’étudiants internationaux sur son territoire.

Parmi les recommandations avancées, figurent la simplification de l’ensemble des démarches d’immigration et la révision de la structure de financement des établissements d’enseignement postsecondaires, dans une optique de plus grande flexibilité et en cohérence avec les coûts associés au recrutement et à l’accueil de ces étudiants. Un soutien accru à l’internationalisation de la formation collégiale, notamment technique, entre autres par le décloisonnement du nombre de places disponibles au sein des collèges montréalais, est également demandé. Une meilleure intégration des étudiants à la société québécoise, sur les plans professionnel et linguistique, s’avère aussi nécessaire, de même que la mise en place d’incitatifs pour retenir les meilleurs talents.

 

Origine et signataires de l’avis

L’avis a été réalisé dans le cadre des travaux de la démarche « Montréal, ville apprenante, de savoir et d’innovation » de la CRÉ de Montréal, et plus particulièrement de son comité L’ouverture aux citoyens du monde. Les membres signataires sont : Montréal International, l’Université de Montréal, l’Université McGill, l’Université du Québec à Montréal, l’Université Concordia, Polytechnique Montréal, HEC Montréal, l’École de technologie supérieure (ÉTS), le Regroupement des collèges du Montréal métropolitain (RCMM), la Ville de Montréal, le Forum jeunesse de l’île de Montréal (FJÎM) et la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM).

Source : Conférence régionale des élus de Montréal