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La Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal lance l’État de l’énergie au Québec – 2015

11 décembre 2014

« À l’heure où de grandes décisions doivent se prendre en matière d’énergie, un constat navrant s’impose : au pays, l’information sur les systèmes énergétiques est éparpillée, difficile d’accès et manque parfois de cohérence, déplore Pierre-Olivier Pineau, titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal. Ainsi, bien que le Canada soit le cinquième producteur d’énergie au monde, les gouvernements provinciaux et fédéral ne fournissent pas d’accès global et structuré aux données sur l’énergie. Cette situation peut limiter considérablement notre compréhension du secteur, affecter les perceptions et même compromettre la prise de décision sur les enjeux rencontrés. C’est d’ailleurs pour apporter un meilleur éclairage sur ce secteur que nous lançons aujourd’hui la première édition de l’État de l'énergie au Québec. »

Destiné tant aux acteurs du milieu qu’à la population, ce bilan annuel rassemble les données les plus récentes et les plus pertinentes sur le secteur de l’énergie. Il propose non seulement une rétrospective des faits saillants qui ont marqué l’année 2014, mais donne aussi un aperçu des dossiers à surveiller en 2015. En primeur, la Chaire de gestion du secteur de l’énergie y intègre un outil novateur qui permet de visualiser l’ensemble du système énergétique québécois et d’en évaluer l’efficacité. Ainsi, en un seul coup d’œil, on peut, pour la toute première fois au Québec, faire rapidement le lien entre les sources d’énergie, leur transformation en différents produits énergétiques et leur consommation pour différents usages.

« Au final, cette analyse conduit à un constat des plus préoccupants : seulement 50 % de l’énergie qui circule dans le système énergétique québécois est utile, affirme Pierre-Olivier Pineau. Autrement dit, la moitié de notre énergie n’offre aucune valeur ajoutée à l’économie de la province. Nous aurions donc grandement avantage à améliorer l’efficacité de notre système énergétique. En bout de piste, une meilleure gestion pourrait même nous permettre de capitaliser sur les surplus, ce qui représente une excellence perspective en ces temps d’austérité économique. »

 

Quelques résultats surprenants

L’État de l’énergie au Québec – 2015 révèle que le principal handicap des Québécois en matière d’énergie et d’augmentation des émissions de gaz à effet de serre provient du secteur des transports (passagers et marchandises) et non seulement du secteur industriel, comme on pourrait le supposer. Ainsi, près de 40 % de la totalité des pertes énergétiques au Québec résultent des inefficacités liées au système du transport, suivi du secteur industriel (21 %). Toutefois, dans le cas du premier, 75 % de l’énergie est perdue lors de sa consommation, comparativement à 34 % pour le second. Ce bilan montre clairement que le secteur industriel a amélioré ses performances au cours des dernières années, et que le défi québécois en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre relève surtout du secteur des transports, toutes catégories confondues. La contribution de tous les Québécois est donc désormais requise, si nous voulons faire mieux, » déclare Pierre-Olivier Pineau.

Parmi les faits saillants dignes de mention, ce bilan annuel nous apprend notamment que…   

Quelques recommandations

À la lumière de cette analyse, quelques recommandations émergent : « le secteur des transports, toutes catégories confondues, mériterait qu’on lui consacre des efforts prioritaires. Pour les passagers, le développement des alternatives à l’auto, des véhicules plus économiques et des carburants alternatifs sont à privilégier, propose Pierre-Olivier Pineau. Pour le transport des marchandises, un plus grand accès à des carburants alternatifs (principalement le gaz naturel) et une plus grande intégration des modes de transport (intermodalité) sont à favoriser. Dans le cas du secteur industriel, d’autres progrès pourraient être réalisés avec des stratégies de gestion énergétique et d’innovations technologiques plus ambitieuses. Les secteurs résidentiel et commercial, qui accaparent 34 % de la demande, affichent une perte énergétique moyenne de 24 % lors de la consommation. Des mesures règlementaires ou fiscales telles que l’adoption de meilleures normes d’efficacité énergétique pour les bâtiments, les équipements et les appareils électriques permettraient d’améliorer notre performance énergétique dans ces secteurs. Souhaitons que ces améliorations figurent au prochain bilan que nous produirons puisque l’État de l’énergie au Québec deviendra désormais une référence annuelle. »

Pour en savoir plus, consultez l’État de l’énergie au Québec – 2015, rédigé par Johanne Whitmore et Pierre-Olivier Pineau.